L'actualité de la Martinique - mars 2018 : Madinmag

le MERCREDI 07 MARS 2018

Madinmag : Faisons la paire Par Julie Clerc
Les femmes dans l’entreprise… Et si l’intitulé de notre dossier ouvrait un débat bien plus large que la parité professionnelle : la question du genre dans nos sociétés ? Si cette réflexion fait encore couler beaucoup d'encre le 8 mars depuis tant d'années, c'est qu'elle révèle en creux la fragilité des acquis des femmes dans notre pays – qui peut se targuer, pourtant, d’évolutions majeures par rapport à des régions du monde où le statut de la femme est d’une extrême précarité. 
Un peu d’histoire ? Il y a 80 ans, les Françaises devaient avoir l'autorisation de leur mari pour travailler, ouvrir un compte en banque ou obtenir des papiers d'identité. Ce n’est pas une blague. Les droits, elles les ont acquis au compte-goutte. 1938, fin de l’incapacité civile des femmes mariées. 1944 : droit de vote et d’éligibilité. 1965 : les femmes mariées peuvent exercer une profession sans l’autorisation de leur mari. 1967 : légalisation de la contraception. 1975 : la loi Veil légalise l’intervention volontaire de grossesse. 2000 : 1ère loi sur la parité politique. En 2006, la loi relative à l’égalité salariale entre femmes et hommes est promulguée, mais laisse encore songeur si l'on confronte le principe à la réalité du monde du travail.
Il est indéniable que les femmes montent en puissance dans tous les secteurs et s’imposent en entreprise comme en politique. Mais restons vigilants. Ces avancées sont trop récentes pour être gravées dans le marbre. Parité, égalité salariale ou accès aux postes de direction: nous sommes en route, pas encore à destination.
L'étape d'après, nous l'aurons atteinte lorsque le congé paternité indemnisé, d’une durée égal à celui de la mère, sera instauré. Lorsque les magasins ne répartiront plus leurs jouets entre rayons « filles » et rayons « garçons » et que le bleu et le rose ne seront plus les couleurs du déterminisme social dans lequel nos enfants sont enfermés dès leur naissance. Lorsque les femmes toucheront des salaires identiques aux hommes et auront réussi à s’émanciper de leur multiséculaire manque de confiance en elles. L’étape d’après sera celle où l’on pourra affirmer que la place de chacun dans notre société est une question de personnalité et de choix de vie. Pas de genre.
Hommes et femmes, ensemble, poursuivons ce cheminement. Car nous ne pouvons nous priver de la moitié des talents de notre société    
Les news de Martinique : MADINMAG

Série web documentaire
La préfecture de Martinique met en ligne un web documentaire consacré à la pollution à la chlordécone. Une 1ère saison de 10 chapitres qui dresse un état des lieux des recherches, plans et mesures, 15 ans d'études et de lutte contre ce pesticide qui après avoir empoisonné la terre empoisonne les esprits. La série a pour but de transformer les citoyens en acteurs de leur santé en les informant sur les « solutions » ou comment consommer local sans s'exposer ou presque à cette molécule. Cette série web documentaire précède un grand colloque ouvert au public qui se tiendra en octobre et aussi la mise en ligne d’une cartographie des terres polluées en Martinique.
 
 
L’export à portée de nouvelles entreprises
Le programme spécialement dédié aux entreprises martiniquaises qui veulent exporter dans la Caraïbe est ouvert depuis quelques semaines. Mis sur pied conjointement par la CCI Martinique, l’Organisation des Etats de la Caraïbe Orientale et la Caribbean Export Development Agency, le TEECA ou « Trade Enhancement for Eastern Caribbean » ouvre des possibilités de trouver de nouveaux marchés et publics caribéens. Les entreprises de l’agroalimentaire, des TIC, de l’environnement, de la musique et de la mode… qui ont jusqu’à présent une expérience limitée de l’export peuvent présenter leur candidature sur le site de la CCI Martinique. 
 
Uber made in Martinique
Alors que la question des transports en Martinique est plus que jamais un sujet épineux, un jeune Martiniquais a configuré une application de transport partagé sur le modèle de Uber. Comme pour le géant américain, l’idée est de permettre à des  conducteurs de prendre un passager le temps d’un trajet et de gagner un peu d’argent en contrepartie. L’application est disponible gratuitement sur Android et Apple Store. La course (1€50  le kilomètre) se règle directement au chauffeur.
 
Des clowns à l’hôpital
L'association Clown Dockte s’est donné pour missions que les enfants malades dans les services de pédiatrie de l'hôpital de Fort-de-France puissent bénéficier de la visite régulière de clowns professionnels, compétents et formés. Le projet de « clown hospitalier » a été confié à La Compagnie du Bout du Nez qui a mis en place une formation, démarrée fin février et qui se poursuit jusqu’en novembre. Au total, 200 heures de cours et le titre « comédien en établissements de soin » reconnu par le RNCP (répertoire National des certifications professionnelles) depuis juillet 2015. Et dans le service pédiatrie, des enfants qui rient, jouent, transgressent et des éclats de rire aux vertus thérapeutiques.